Type de document : Article scientifique publié dans Frontiers in Veterinary Science
Auteurs : Jay Tunstall, Karin Mueller, Dai Grove-White, Joanne W. H. Oultram, Helen Mary Higgins
Résumé en français (traduction) : Boiterie chez les bovins de boucherie : Une enquête descriptive transversale sur les pratiques et les approches à la ferme
Les boiteries des bovins sont une préoccupation pour l’industrie bovine au Royaume-Uni (RU), car elles ont un impact négatif sur le bien-être et la production. Des travaux antérieurs impliquant une petite étude (n = 21) ont identifié que certains éleveurs de bovins britanniques sous-estiment la prévalence des boiteries, mais aussi que les éleveurs varient dans leur perception de l’impact des boiteries. Les connaissances et les compétences des éleveurs ont été identifiées comme une préoccupation potentielle, et les obstacles signalés par les éleveurs ont été identifiés. Cependant, on ne sait pas dans quelle mesure ces opinions peuvent être extrapolées. Par conséquent, l’objectif de cette étude était de produire des résultats descriptifs des activités des éleveurs de bovins au Royaume-Uni concernant l’identification, l’examen, le traitement et la prévention des boiteries. Les questionnaires ont été diffusés en ligne et par voie postale. Les questionnaires postaux ont été envoyés aux unités de finition agréées enregistrées (une cohorte spécifique d’unités d’engraissement de bovins soumises à des mesures de biosécurité strictes dans le cadre de la lutte contre la tuberculose bovine au Royaume-Uni) et à un échantillon stratifié de toutes les entreprises bovines enregistrées en Angleterre et au Pays de Galles. Des questionnaires en ligne ont été diffusés sur les médias sociaux et par le biais d’e-mails ciblés demandant à des organismes industriels et des cabinets vétérinaires sélectionnés de les distribuer aux éleveurs. Des résultats descriptifs ont été produits, et une analyse thématique a été réalisée sur les réponses en texte libre. Il y a eu 532 réponses exploitables, la plupart des éleveurs déclarant que la prévalence actuelle des boiteries était nulle (moyenne 1,2 %, fourchette 0-20 %). La plupart des répondants n’ont pas évalué la locomotion des bovins et la plupart ont déclaré qu’il n’était pas prudent d’examiner les pieds. La plupart des éleveurs n’utilisaient pas de pédiluve, mais parmi ceux qui le faisaient, le formaldéhyde était le produit le plus couramment utilisé. Certains éleveurs ont déclaré utiliser des pédiluves antibiotiques. La plupart des éleveurs ont déclaré avoir traité les animaux boiteux dans les 48 heures, mais certains n’ont traité que les cas graves, et d’autres ont estimé que les animaux boiteux se rétabliraient d’eux-mêmes. Pour traiter les animaux qui présentent un problème de boiterie permanent, l’envoi à l’abattoir a été considéré comme une option par 35 % des éleveurs. Il convient toutefois de noter que la législation britannique interdit le transport de la majorité des animaux boiteux. Les éleveurs ont signalé des pénuries de personnel, ainsi qu’un manque de temps, de formation et de connaissances comme étant des obstacles à la prévention et au contrôle des boiteries. Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que les éleveurs pourraient sous-estimer les cas de boiterie. Le diagnostic est probablement difficile, avec des installations peu sûres pour soulever les pieds. Le fait que certains éleveurs aient signalé un seuil élevé pour soigner un animal boiteux est préoccupant, car il a un impact négatif sur le bien-être des animaux, mais il est également susceptible d’avoir des conséquences négatives sur les performances des animaux et la rentabilité des exploitations. De nombreux participants à cette étude ont exprimé le souhait d’une formation des éleveurs sur plusieurs aspects liés à la prévention et au contrôle des boiteries, ce qui représente une opportunité d’échange de connaissances supplémentaires sur les boiteries chez les bovins de boucherie.
Résumé en anglais (original) : Cattle lameness is a concern to the United Kingdom (UK) cattle industry, negatively impacting upon welfare and production. Previous work involving one small study (n = 21) has identified that some UK beef farmers underestimate lameness prevalence, but also that farmers vary in their perception of the impact of lameness. Knowledge and skills of farmers were identified as a potential concern, and farmer-reported barriers were identified. However, the extent to which these views can be extrapolated is unknown. Therefore, the aim of this study was to produce descriptive results of UK beef farmer lameness-related activities concerning lameness identification, examination, treatment, and prevention. Questionnaires were circulated online and via post. Postal questionnaires were sent to registered Approved Finishing Units (a specific cohort of beef fattening units subject to strict biosecurity measures as part of UK bovine tuberculosis control) and a stratified sample of all registered beef enterprises in England and Wales. Online questionnaires were circulated on social media and via targeted emails asking selected industry bodies and veterinary practices to distribute to farmers. Descriptive results were produced, and thematic analysis was performed on free text responses. There were 532 usable responses, with most farmers self-reporting their current lameness prevalence as zero (mean 1.2%, range 0–20%). Most respondents did not locomotion score cattle, and most reported that it was not safe to examine feet. Most farmers did not use a foot bath, but of those who did, formaldehyde was the most commonly used product. Some farmers reported use of antibiotic foot baths. Most farmers reported dealing with lame animals within 48 h, but some only dealt with severe cases, and some felt that lame animals would get better by themselves. To deal with animals that have an ongoing lameness problem, transportation to slaughter was considered an option by 35% of farmers. It is worth noting, however, that the majority of lame animals would be precluded from transport under UK legislation. Farmers reported staff shortages, as well as a lack of time, training, and knowledge as barriers to lameness prevention and control. Overall, these results suggest that farmers may be underestimating lameness. Diagnosis is likely to be challenging, with unsafe facilities for lifting feet. The reported high threshold by some farmers for attending to a lame animal is a cause for concern, negatively impacting upon animal welfare, but this is also likely to have negative consequences for animal performance and farm profitability. Many participants in this study expressed a desire for farmer training in several aspects relating to lameness prevention and control, and this represents an opportunity for further knowledge exchange regarding lameness in beef cattle.