Type de document : Revue scientifique publiée dans Animals
Auteurs : Martine Hausberger, Clémence Lesimple, Séverine Henry
Résumé en français (traduction) : Détecter le bien-être chez une espèce non verbale : Biais sociaux/culturels et difficultés d’évaluation du bien-être des chevaux
Les chevaux ont été domestiqués pendant plus de 5000 ans et ont été l’une des espèces vivant aux côtés des humains les plus emblématiques. Cette longue histoire partagée pourrait laisser penser que les chevaux sont bien connus et bien compris, mais les données scientifiques soulèvent de nombreuses inquiétudes quant à l’état de bien-être de la plupart des chevaux domestiques, suggérant que de nombreux aspects ont été largement incompris. Dans cette étude, nous examinons certains des facteurs humains susceptibles d’expliquer l’énorme prévalence des problèmes de bien-être animal, malgré l’importance particulière des chevaux pour l’homme. Tout d’abord, les chevaux n’étant pas verbaux, les pratiques de gestion actuelles reposent sur ce que l’on pense être bon pour eux, ce qui ouvre la voie à des interprétations et des projections subjectives, basées sur la propre expérience subjective de chacun, mais probablement encore plus sur les normes et influences culturelles/sociales, les traditions et les croyances. Le manque de reconnaissance, d’identification, ou même la mauvaise interprétation des signaux sont d’autres raisons potentielles des problèmes de bien-être. Enfin, la surexposition à des animaux dont le bien-être est compromis peut entraîner une baisse de la sensibilité des propriétaires/professionnels. C’est pourquoi nous suggérons en conclusion qu’au lieu de simplement fournir des informations sur ce qu’il faut faire, nous devrions promouvoir des indicateurs visibles validés qui laissent moins de place à l’interprétation personnelle.
Résumé en anglais (original) : Horses were domesticated for more than 5000 years and have been one of the most emblematic species living alongside humans. This long-shared history would suggest that horses are well known and well understood, but scientific data raise many concerns about the welfare state of most domestic horses suggesting that many aspects have been largely misunderstood. In the present review, we will examine some of the possible human factors that may explain the huge prevalence of welfare problems, despite horses being of special importance to humans. First of all, as horses are non-verbal, current management practices rely upon what one thinks is good for them, which opens the way to subjective interpretations and projections, based on one’s own subjective experience but probably still more on cultural/social norms and influences, traditions and beliefs. The lack of recognition, identification, or even the misinterpretation of signals are other potential reasons for welfare issues. Lastly, the over-exposure to animals with expressions of compromised welfare may lead to lower sensitivity of owners/professionals. That is why we lastly suggest that instead of simply providing information on what to do, we should promote validated visible indicators that leave less room for personal interpretation.