Type de document : Revue scientifique publiée dans Frontiers in Veterinary Science
Auteur : Peter Andrew Windsor
Résumé en français (traduction) : Progrès en matière de bien-être du bétail dans les systèmes de production extensifs : Leçons de l’Australie
Les exploitations d’élevage extensif sont essentielles à l’économie nationale de l’Australie. L’amélioration continue du bien-être des animaux d’élevage extensif est souhaitable, nécessaire et, dans certaines situations, obligatoire, si l’on veut que la société continue à autoriser la production d’aliments et de fibres d’origine animale de manière durable. Cependant, le respect de normes de bien-être de plus en plus élevées est un défi. L’évolution du climat au cours de ce millénaire a donné lieu à deux des plus graves périodes de sécheresse jamais enregistrées en Australie, ce qui a entraîné des problèmes complexes de bien-être liés à des maladies imprévues, au commerce et à des catastrophes environnementales. Le début de la première sécheresse a coïncidé avec une épidémie incontrôlée de paratuberculose ovine. Elle s’est terminée juste avant l’interdiction temporaire d’exporter des bovins tropicaux vivants vers l’Indonésie, qui a provoqué une défaillance majeure du marché et entraîné une morbidité et une mortalité graves dans certains élevages bovins. La deuxième période de sécheresse s’est aggravée et a culminé avec les feux de brousse les plus extrêmes jamais enregistrés, provoquant des niveaux sans précédent de mortalité, de morbidité et de souffrance chez les animaux d’élevage et la faune sauvage. Les températures extrêmes ont également provoqué des pertes périodiques dues à la chaleur ou à l’hypopthermie provoquée par le froid, ce qui exige un accroissement de la vigilance et une gestion minutieuse afin de réduire le stress dû à la température pendant le transport et les pertes élevées d’ovins en période péri-partum, traditionnellement observées dans les élevages ovins extensifs. Plusieurs questions restent controversées, notamment le mulesing [technique chirurgicale d’ablation d’une partie de la peau périanale des moutons, ndlt] chirurgical des moutons à laine pour lutter contre la moucheture, et la poursuite du commerce d’exportation d’ovins et de bovins vivants. Cependant, en examinant les défis de plus en plus complexes en matière de bien-être pour les exploitations d’élevage extensif qui dépendent du commerce d’exportation et restent vulnérables à l’activisme en faveur du bien-être, il semble que des progrès aient été réalisés. Il s’agit notamment de l’élaboration de normes et de lignes directrices prescrites en matière de bien-être des animaux d’élevage, et de l’introduction du système d’assurance de la chaîne d’approvisionnement des exportateurs (ESCAS) pour répondre aux préoccupations en matière d’exportation. En outre, la crise du mulesing des moutons a conduit à une amélioration des attitudes et des pratiques des producteurs en matière de bien-être, notamment en ce qui concerne la gestion de la douleur pendant les procédures d’élevage douloureuses, ce qui est désormais le cas dans le monde entier. Enfin, les innovations en matière de surveillance et d’évaluation du bien-être des animaux sont autant de signes encourageants qui suggèrent que l’amélioration de la gestion du changement en matière de bien-être des animaux d’élevage est en cours et que des leçons peuvent être tirées bien au-delà des côtes australiennes.
Résumé en anglais (original) : The extensive livestock production industries are vital to the national economy of Australia. Continuing improvements to extensively-raised livestock welfare is desirable, necessary and in some situations mandatory, if the social license for animal sourced food and fiber production is to continue sustainably. However, meeting increasingly high welfare standards is challenging. The changing climate in this millennium, has seen the occurrence of two of the most severe drought periods on record in Australia, resulting in complex welfare issues arising from unforeseen disease, trade and environmental catastrophes. The onset of the first drought coincided with an uncontrolled epidemic of ovine paratuberculosis. It ended just prior to a temporary ban on live export of tropical cattle to Indonesia that induced a major market failure and led to severe morbidity and mortality on some beef properties. The second drought period progressed in severity and culminated in the most extreme bushfires recorded, causing unprecedented levels of mortality, morbidity and suffering in farmed animals and wildlife. Temperature extremes have also caused periodic heat-associated or cold-induced hyopthermia losses, requiring increased vigilance and careful management to reduce both temperature-induced stress during transport and the high ovine peri-parturient losses traditionally observed in extensive sheep farming. Several issues remain controversial, including surgical mulesing of wool sheep to manage flystrike, and the continuing live export trade of sheep and cattle. However, in reviewing the increasingly complex welfare challenges for the extensive livestock population industries that are export trade dependent and remain vulnerable to welfare activism, it appears progress has been made. These include development of prescribed livestock welfare Standards and Guidelines and the introduction of the Exporter Supply Chain Assurance System (ESCAS) to address export concerns. Further, the sheep mulesing crisis led to improved producer welfare attitudes and practices, including pain management during aversive husbandry procedures that is now occurring globally. Finally, innovations in animal welfare surveillance and assessment, are additional encouraging signs that suggest improving change management of extensive farm animal welfare is occurring that provides lessons well-beyond Australian shores.