Type de document : Article publié dans Ouest France
Auteur : Guillaume Le Du
Extrait : L’entreprise « Bœuf éthique », créée par Émilie Jeannin, éleveuse en Côte d’Or, a abattu son premier animal, à la ferme, le 25 août 2021.
C’est une première en France. Après plus de quatre ans de travaux et de mise au point, l’abattoir mobile du « Bœuf éthique » est entré en service cet été. « Le 25 août 2021, j’ai accompagné quatre de mes vaches charolaises qui pâturaient dans un pré de ma ferme, jusqu’au parc d’attente du camion abattoir. Finalement, une seule a été abattue ce jour-là, explique Émilie Jeannin. Mais depuis un mois, ça se passe bien techniquement. »
« Notre planning est plein »
L’éleveuse de Beurizot (Côte d’Or) est en train de réaliser son pari : proposer un abattage à la ferme pour éviter, au maximum, les souffrances animales liées au transport et le stress de la mise à mort dans des abattoirs industriels. « On doit transporter de la viande, pas des êtres vivants », résume la jeune éleveuse de 40 ans.
Son entreprise, « le Bœuf éthique », qui a réuni environ 1,8 million d’euros grâce à neuf associés (« vétérinaires, maraîchers, éleveurs »), des subventions et prêts participatifs, emploie treize salariés dont cinq pour l’abattage. Le camion et les quatre remorques (l’abattage ; vestiaires, bureaux et services vétérinaires ; ressuage des carcasses ; stockage des déchets) ne manquent pas travail. Une ferme par jour. « Notre planning est plein jusqu’à Noël… Il y a vraiment une attente. »
Encore en phase de rodage, l’abattoir mobile abat sur un rythme de trois animaux par jour. La montée en charge doit permettre d’atteindre quotidiennement six animaux, le minimum pour rentabiliser l’outil. L’entreprise est engagée avec 120 éleveurs francs-comtois. « Des animaux nés, élevés (sans OGM) et abattus à la ferme. »
La viande, maturée pendant quinze jours, est vendue sous la marque « le Bœuf éthique » sur la boutique en ligne (www.leboeuf.fr). « Le colis arrive en 24 heures et livrable partout en France par Chronofresh. » Des animaux moins stressés, développent moins de toxines, « c’est l’assurance d’une viande de meilleure qualité pour les consommateurs ».