Type de document : Article scientifique publié dans Animals
Auteurs : Alexandre Azevedo, Leonor Guimarães, Joel Ferraz, Martin Whiting, Manuel Magalhães-Sant’Ana
Résumé en français (traduction) : Reptiles de compagnie – Répondons-nous à leurs besoins ?
La capacité de répondre aux besoins de chaque espèce en captivité est au cœur du débat éthique sur l’acceptabilité de la détention de reptiles et d’autres animaux comme animaux de compagnie. On sait peu de choses sur la capacité des propriétaires de reptiles à comprendre le comportement de leurs animaux de compagnie et à répondre à leurs besoins en matière de bien-être. Dans cette étude, nous avons interrogé des propriétaires de reptiles de compagnie au Portugal (N = 220) afin d’évaluer leurs connaissances sur le comportement et la satisfaction des besoins essentiels en matière d’élevage. Bien que deux tiers des répondants (68 %) aient obtenu un score de très bon à excellent en termes de connaissance du comportement de leur reptile de compagnie, seuls 15 % des répondants ont répondu à quatre besoins essentiels de l’élevage des reptiles (température, éclairage, alimentation et abri) et 43 % à deux ou moins. Aucun des répondants n’a déclaré que le bien-être de son reptile était très mauvais, et un seul l’a déclaré mauvais. Le modèle de régression logistique a montré que si les propriétaires de serpents avaient quatorze fois plus de chances de déclarer que l’élevage était adéquat, les propriétaires de lézards avaient le plus de chances de déclarer que le bien-être était bon ou très bon, même s’ils répondaient moins aux besoins fondamentaux de leurs animaux. Ces résultats suggèrent que de nombreux reptiles de compagnie au Portugal vivent, au mieux, dans une « privation contrôlée » et risquent de souffrir d’un faible niveau de bien-être tout au long de leur vie en captivité. De plus, des comportements indiquant un faible niveau de bien-être et un stress lié à la captivité étaient considérés comme « normaux » par un quart des personnes interrogées. Nous suggérons que la fréquence de ces comportements chez les reptiles de compagnie a conduit à leur acceptation comme normaux, empêchant la recherche de moyens de les prévenir. Ces résultats suggèrent que des campagnes visant à remettre en question la norme actuelle en matière de bien-être adéquat des reptiles sont justifiées.
Résumé en anglais (original) : The ability to meet the needs of each species in captivity is at the heart of the ethical debate on the acceptability of keeping reptiles and other animals as pets. Little is known about the ability of reptile owners to understand their pets’ behavior and to meet their welfare requirements. In this study, we surveyed pet reptile owners in Portugal (N = 220) to assess their behavioral knowledge and the provision of essential husbandry needs. Although two-thirds of respondents (68%) scored very good to excellent in terms of knowledge of their pet reptile’s behaviors, only 15% of respondents met four essential reptile husbandry needs (temperature, lighting, diet and refuge) and 43% met two or less. None of the respondents reported their reptile’s welfare as very poor, and only a single respondent reported it as poor. Logistic regression model showed that while snake owners had fourteen times higher odds of reporting adequate husbandry provision, lizard owners had the highest odds of reporting good or very good welfare despite providing less of their animals’ basic husbandry needs. These results suggest that many pet reptiles in Portugal live in, at best, ‘controlled deprivation’ and are at risk of suffering poor welfare throughout their captive lives. Moreover, behaviors indicative of poor welfare and captivity stress were considered ‘normal’ by up to one quarter of respondents. We suggest that the frequency of these behaviors in pet reptiles has led to their acceptance as normal, precluding the search for ways to prevent them. These results suggest that campaigns aimed at challenging the current norm for adequate reptile welfare are warranted.