Type de document : Revue scientifique publiée dans Frontiers in Veterinary Science
Auteur : Sarah J. J. Adcock
Résumé en français (traduction) : Procédures douloureuses en début de vie : Conséquences à long terme et implications pour le bien-être des animaux d’élevage
Les animaux d’élevage subissent couramment des procédures douloureuses en début de vie, notamment l’ébourgeonnage et la castration des veaux et des chevreaux, la coupe de la queue et la castration des porcelets et des agneaux, et la taille du bec des poussins. Chez les rongeurs, les événements inflammatoires survenant peu après la naissance, lorsque les systèmes physiologiques sont en développement et sensibles aux perturbations, peuvent modifier profondément les phénotypes plus tard dans la vie. Cette revue résume l’état actuel de la recherche sur les conséquences phénotypiques à long terme des procédures douloureuses néonatales chez les rongeurs et les animaux de ferme, et discute des implications pour le bien-être des animaux de ferme. Les rongeurs exposés à une inflammation en début de vie présentent un profil d’hypo-/hyper-réponse aux stimuli induisant la douleur, la peur et l’anxiété, se manifestant par une atténuation initiale des réponses qui se transforme en hyper-réponse avec l’âge ou un cumul de stress. L’inflammation néonatale prédispose également les rongeurs à des déficits cognitifs, sociaux et reproductifs, et il existe des preuves que les effets indésirables peuvent être transmis à la descendance. Les résultats de l’inflammation néonatale sont modulés par l’étiologie de la blessure, l’âge au moment de la blessure et du test, le sexe, la gestion de la douleur et l’environnement d’élevage. Des recherches équivalentes examinant les conséquences phénotypiques à long terme des procédures douloureuses au début de la vie des animaux d’élevage font cruellement défaut, malgré les implications évidentes sur le bien-être et les performances. Une meilleure compréhension de la manière dont ces procédures façonnent les phénotypes permettra d’orienter les efforts visant à atténuer les résultats négatifs par la réduction, le remplacement et l’amélioration des pratiques actuelles.
Résumé en anglais (original) : Farm animals routinely undergo painful husbandry procedures early in life, including disbudding and castration in calves and goat kids, tail docking and castration in piglets and lambs, and beak trimming in chicks. In rodents, inflammatory events soon after birth, when physiological systems are developing and sensitive to perturbation, can profoundly alter phenotypic outcomes later in life. This review summarizes the current state of research on long-term phenotypic consequences of neonatal painful procedures in rodents and farm animals, and discusses the implications for farm animal welfare. Rodents exposed to early life inflammation show a hypo-/hyper-responsive profile to pain-, fear-, and anxiety-inducing stimuli, manifesting as an initial attenuation in responses that transitions into hyperresponsivity with increasing age or cumulative stress. Neonatal inflammation also predisposes rodents to cognitive, social, and reproductive deficits, and there is some evidence that adverse effects may be passed to offspring. The outcomes of neonatal inflammation are modulated by injury etiology, age at the time of injury and time of testing, sex, pain management, and rearing environment. Equivalent research examining long-term phenotypic consequences of early life painful procedures in farm animals is greatly lacking, despite obvious implications for welfare and performance. Improved understanding of how these procedures shape phenotypes will inform efforts to mitigate negative outcomes through reduction, replacement, and refinement of current practices.