Type de document : Article scientifique publié dans Applied Animal Behaviour Science
Auteur : Stephanie Megan Plato
Résumé en français (traduction) : Comparer les pathologies des comportements stéréotypés équins aux troubles obsessionnels compulsifs et apparentés chez l’homme : Une étude exploratoire Delphi
Peu de données appuient l’hypothèse d’un lien entre les troubles obsessionnels compulsifs et connexes (TOCC) et les comportements stéréotypés équins (CSE), malgré l’existence de nombreux modèles animaux non humains de TOCC. Les CSE sont considérés comme des comportements indésirables ou des » vices d’écurie » par la majorité des propriétaires de chevaux, ce qui contraste fortement avec les troubles psychologiques connus sous le nom de TOCC. Les CSE ont été associés à la domestication intensive et à des conditions de vie sous-optimales et leurs stratégies de gestion actuelles sont considérées comme plus néfastes que favorables. Une étude Delphi anonymisée à trois tours a été menée avec l’expertise de cinq panélistes fortement impliqués dans les domaines du comportement, du bien-être et de la médecine de l’homme, du cheval et d’autres animaux, afin d’obtenir une perspective de l’étendue des similitudes et des différences entre les TOCC et les CSE. Les principaux éléments pris en compte étaient les suivants : la neurologie et le dysfonctionnement neurologique, les facteurs de causalité, l’étiologie, les manifestations comportementales, les effets sur le bien-être, ainsi que les avantages et les inconvénients potentiels de la reconnaissance des CSE comme une manifestation de TOCC. Le premier tour a consisté en une série de questions ouvertes visant à recueillir des sujets communs sur lesquels fonder les questions du deuxième tour sur une échelle de type Likert et d’autres questions ouvertes, dont les réponses ont permis de former les énoncés utilisés dans le troisième tour. Les panélistes ont été invités à préciser les raisons de leur accord ou de leur désaccord dans le but de parvenir à un consensus. Nous avons utilisé une analyse qualitative tout au long de l’étude, y compris un codage ouvert pour les deux premiers cycles. Un consensus provisoire a été atteint dans la mesure où tous les panélistes ont convenu que les TOCC et les CSE sont des conditions comparables qui partagent certains facteurs de causalité, par exemple des dysfonctionnements des voies et des signaux des neurotransmetteurs, un stress en début de vie et des prédispositions génétiques. Cependant, les fondements cognitifs ont été contestés, ce qui a conduit à des incertitudes quant à la nature, voire à l’existence, de pensées obsessionnelles et donc de causes neurobiologiques des comportements compulsifs chez les chevaux. Il a été noté que les modes de vie très différents des humains et de ceux des chevaux jouent un rôle important dans la nature et les manifestations des TOCC et des CSE, et la plupart ont convenu que diagnostiquer les CSE comme une manifestation non humaine des TOCC serait bénéfique pour sensibiliser les propriétaires et les soignants à l’importance de normes de bien-être élevées. Cependant, cet aspect n’a pas été jugé essentiel, alors que l’amélioration des connaissances disponibles pour les propriétaires et les soignants l’a été.
Résumé en anglais (original) : Limited evidence supports the hypothesised link between Obsessive-Compulsive and Related Disorders (OCRD) and Equine Stereotypical Behaviours (ESB), despite the existence of many non-human animal OCRD models. ESBs are viewed as aversive behaviours or ‘stable vices’ by the general horse owning population, in stark contrast to the psychological disorders OCRDs are known to be. ESBs have been linked to intensive domestication and sub-optimal living conditions and current ESB management strategies are known to be more harmful than relieving. An anonymous three-round Delphi study was conducted with the expertise of five panellists heavily involved in the fields of human, horse and other animal behaviour, welfare and medicine to gain perspective of the extent of similarities and differences between OCRD and ESB. The main elements considered are neurology and neurological dysfunction, causal factors, aetiology, behavioural presentations, effects on welfare and the potential benefits and harms of recognising ESB as a manifestation of OCRD. Round One consisted of a series of open-ended questions to gather common themes on which to base the Round Two Likert-style scale questions and further open-ended questions, the answers to which formed statements used in Round Three. The panellists were asked to specify reasons for agreement or disagreement directed towards reaching consensus. Qualitative analysis was used throughout including open coding in Rounds One and Two. A tentative consensus was reached in that all panellists agree that OCRD and ESB are comparable conditions which share some causal factors, e.g. neurotransmitter pathway and signalling dysfunctions, stress in early life and genetic predispositions. However, there was some dispute over the cognitive underpinnings leading to hesitations surrounding the nature, or even existence of, obsessive thoughts and therefore the neurobiological causes of compulsive behaviours in horses. It was noted that the vastly different lifestyles of humans and husbandry of horses play an important role in the nature and presentations of OCRD and ESB, and most agreed that diagnosing ESB as a non-human presentation of OCRD would be beneficial to increasing owner and carer awareness of the importance of high welfare standards. However, this was not deemed to be essential, whereas improving knowledge available to owners and carers was.