Type de document : Revue scientifique publiée dans Animal Production Science
Auteurs : M. Jordana Rivero, Michael R. F. Lee
Résumé en français (traduction) : Perspectives sur le bien-être animal des ruminants au pâturage et sa relation avec la durabilité
La durabilité est un concept complexe qui repose sur l’optimisation de paramètres économiques, sociaux et environnementaux interconnectés. L’équilibre des compromis entre ces trois paramètres sert à définir un système durable. Si les paramètres économiques et, dans une certaine mesure, environnementaux peuvent être quantifiés, ce qui rend l’optimisation plus précise, les paramètres sociaux sont souvent plus complexes. Dans les systèmes d’élevage, le bien-être animal est considéré comme un pilier central de la durabilité, mais en raison de sa nature complexe, les indicateurs de bien-être utilisés dans la pratique sont souvent limités à des indicateurs négatifs concernant la nutrition, l’environnement et la santé (par exemple, mauvaise qualité de la nourriture, blessures/maladies), plutôt qu’aux indicateurs plus larges et plus complexes du domaine du « comportement » ou de l' »état mental » (par exemple, l’expression de comportements gratifiants). Cette étude examine les synergies et les compromis potentiels entre le bien-être animal et les piliers économiques, sociétaux et environnementaux de la durabilité des systèmes de production de ruminants au pâturage. Le pâturage est souvent considéré comme plus respectueux du bien-être des animaux que les systèmes en stabulation ou en parc d’engraissement, notamment pour les domaines du comportement et de l’état mental (DCEM) dans un environnement plus « naturel », car il peut offrir une expérience positive à l’animal. Cependant, le bien-être des ruminants au pâturage peut varier en fonction de facteurs tels que les pratiques de gestion et les conditions environnementales qui influencent nettement les domaines nutritionnels/environnementaux/santé du bien-être, où un « environnement contrôlé » peut être efficace. Les animaux qui ne sont pas maintenus à un bon niveau de bien-être n’exprimeront pas leur potentiel productif, bien que l’amélioration des normes de bien-être puisse entraîner des coûts de production plus élevés. C’est pourquoi une limite économique, en tant que composante essentielle de la durabilité, est souvent appliquée à ce qui peut être réalisé à la ferme. L’augmentation de la performance des animaux est considérée comme une approche efficace pour réduire l’intensité des émissions, ce qui a été confirmé par la plus faible intensité de méthane des troupeaux de vaches laitières à haut rendement, bien qu’il existe d’importantes préoccupations éthiques concernant les DCEM du bien-être animal et la restriction marquée des choix environnementaux et du comportement de recherche de nourriture (effet négatif sur les interactions comportementales). Cependant, les consommateurs doivent comprendre que la mise en œuvre de systèmes de production plus « naturels » avec des normes plus strictes en matière de bien-être animal peut entraîner des coûts supplémentaires pour les producteurs, ce qui se traduit par des prix de production plus élevés et des émissions plus importantes par unité de produit, ce qui nécessitera une baisse de la consommation pour réduire les émissions globales.
Résumé en anglais (original) : Sustainability is a complex theorem driven through the optimisation of interconnected economic, social and environmental parameters. Balancing trade-offs between these three parameters is used to define a sustainable system, and while economic and, to a degree, environmental parameters can be numericised, making optimisation more defined, social parameters are often more complex. In livestock systems, animal welfare is held as a central pillar of sustainability, but due to its complex nature, indicators of welfare are in practice often restricted to negative nutritional/environmental/health domains (e.g. poor food quality, injuries/diseases) rather than the wider more complex ‘behavioural’ or ‘mental state’ domain indicators (e.g. expression of rewarding behaviours). This perspective discusses the potential synergies and trade-offs between animal welfare and economic, societal and environmental pillars of sustainability for grazing ruminant systems. Grazing is often considered more animal welfare-friendly than housed or feedlot type systems, especially in relation to the behavioural and mental state domains (BMSD) within a more ‘natural’ environment, as it may provide a positive experience to the animal. However, the welfare status of grazing ruminants can differ with factors such as management practices and environmental conditions greatly influencing nutritional/environmental/health domains of welfare, where a more ‘controlled environment’ can be efficacious. Animals that are not maintained at a good level of welfare will not express their productive potential, although improving welfare standards may lead to higher costs of production and therefore an economic break, as a critical component of sustainability, is often applied to what can be achieved on farm. Increasing animal performance is seen as an effective approach to reducing emissions intensity, which has been borne out by the lower methane intensity of high-yielding dairy housed herds, although there are important ethical concerns regarding BMSD of animal welfare and the marked restriction in environmental choices and in foraging behaviour (negative effect on behavioural interactions). However, consumers need to understand that implementing more ‘natural’ production systems with higher animal welfare standards can incur extra costs for producers, leading to higher output prices and also higher emissions per unit of product, which will require a reduction in consumption to reduce overall emissions.