Type de document : Article scientifique disponible en ligne avant publication dans Animal Behaviour
Auteurs : Elizabeth S. Paul, William Browne, Michael T. Mendl, Gina Caplen, Anna Trevarthen, Suzanne Held, Christine J. Nicol
Résumé en français (traduction) : Évaluer le bien-être des animaux : une triangulation de la préférence, du biais de jugement et d’autres indicateurs de bien-être candidats
Pour évaluer le bien-être des animaux d’élevage, des mesures validées, appelées « indicateurs de bien-être », sont nécessaires. Nous avons utilisé une approche de triangulation pour étudier la manière dont différentes mesures convergent pour fournir des preuves concordantes de bien-être. Des poules pondeuses ont été placées dans des conditions de vie considérées comme généralement préférées (GP) ou généralement non préférées (GNP), sur la base d’études antérieures sur les préférences majoritaires des poules en matière de ressources et d’environnements. Les poules ont également été testées à la fin de l’étude afin d’identifier leurs préférences individuelles pour ces conditions de vie, et assignées à des groupes de poules qui ont montré une préférence individuelle, ou une non-préférence, pour leur propre logement expérimental, qu’il soit généralement préféré ou non (PI et NPI). Les poules GP et PI ont montré plus de comportement de recherche de nourriture au sol, et des fréquences cardiaques plus faibles pendant la manipulation, que les poules GNP et NPI. La préférence individuelle était associée à des biais de jugement plus optimistes lorsque les oiseaux étaient testés après 6 semaines d’exposition à ces conditions de vie, mais pas après 24 semaines. Les taux de glycémie sérique étaient également plus faibles chez les poules présentant des préférences individuelles pour leurs conditions de vie expérimentales. Les préférences générales ont été associées à un certain nombre de mesures, notamment des taux plus élevés de recherche de nourriture au sol et une réduction de la teneur en eau des matières fécales (après 6 et 24 semaines), un pouls plus faible pendant la manipulation et une plus grande force et rigidité du tibia post mortem. Il n’y avait pas d’association entre le biais de jugement et d’autres indicateurs de bien-être candidats, mais il est difficile de savoir si cela représente une preuve d’absence ou simplement une absence de preuve. Dans l’ensemble, les différentes approches n’ont pas convergé pour identifier un état précis du bien-être animal, bien que certaines mesures (préférence, indicateurs de stress : fréquence cardiaque, eau fécale et glucose sanguin, comportement de recherche de nourriture) aient été systématiquement mises en concordance au fil du temps. Nous concluons que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour établir les mesures alternatives de l’état affectif qui pourraient être des indicateurs plus appropriés du bien-être animal.
Résumé en anglais (original) : To assess the welfare of captive animals, validated measures, so-called ‘welfare indicators’, are required. We used a triangulation approach to investigate the extent to which different measures converged to provide corroborating evidence of welfare. Laying hens were exposed to living conditions designed to be generally preferred (GP) or generally nonpreferred (GNP), using previous studies of chickens’ majority preferences for resources and environments. The hens were also tested at the end of the study to identify their individual preferences for these living conditions, assigned to groups that showed an individual preference, or nonpreference, for their own experimental housing, regardless of whether it was generally preferred or not (IP and INP). Both GP and IP birds showed more ground-foraging behaviour, and lower pulse rates during handling, than GNP and INP birds. Individual preference was associated with more optimistic-like judgement biases when birds were tested after 6 weeks of exposure to these living conditions, but not after 24 weeks. Serum blood glucose levels were also lower in hens showing individual preferences for their experimental living conditions. General preferences were associated with a number of measures, including higher rates of ground-foraging behaviour and lower faecal water content (after both 6 and 24 weeks), lower pulse rate during handling and greater tibia strength and stiffness post mortem. There were no associations between judgement bias and other candidate welfare indicators, but it is not clear whether this represents evidence of absence or merely absence of evidence. Overall, the different approaches did not converge to identify a precise state of animal welfare, although some measures (preference, stress indicators: pulse rate, faecal water and blood glucose, foraging behaviour) were aligned consistently across timescales. We conclude that further work is needed to establish which alternative measures of affective state might be more appropriate indicators of animal welfare.