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Ethique-sociologie-philosophie-droit

Bien-être animal… parlons plutôt du bien-être des animaux

By 13 septembre 2022septembre 27th, 2022No Comments

Type de document : article publié dans The Conversation

Auteurs : Pierre Mormède, Alain Boissy, Pierre Le Neindre

Extrait :  Les conditions de production des animaux élevés pour la consommation alimentaire des humains constituent un important sujet de controverse dans la société. Certains demandent l’arrêt de tout élevage quand d’autres revendiquent la satisfaction d’aspirations alimentaires qu’ils jugent légitimes.
Ce débat porte principalement sur l’éthique animale, l’économie et l’impact environnemental des productions, trois des préoccupations multiples et parfois antagonistes qu’il s’agit de concilier.
Le concept de « bien-être » est au cœur des évolutions actuelles : prise en compte du bien-être des animaux, depuis les programmes de sélection génétique et la conception de leurs milieux de vie jusqu’aux conditions de leur mise à mort ; prise en compte du bien-être des éleveurs qui doivent retirer un juste revenu et une satisfaction personnelle de leur travail.
Il peut sembler anachronique que l’idée même de bien-être appliquée aux animaux d’élevage soit l’objet d’autant de controverses, alors que les bases en sont établies depuis plus de 50 ans, et revisitées récemment à la lumière des connaissances les plus récentes sur les capacités psychiques des animaux. Toutes les données scientifiques convergent sur la reconnaissance d’une vie psychique chez les animaux d’élevage, sujets d’une vie et en relation consciente à leur monde.
De ce fait, le bien-être n’est pas un concept théorique désincarné (« le bien-être animal »), mais doit être appréhendé comme une réalité vécue par des êtres vivants sensibles et conscients dans leur relation à leur milieu de vie (« le bien-être des animaux »).
Le rapport Brambell, document pionnier […]La règle des « cinq libertés » […]Contribution française à la définition […]Validation internationale  […]« Bien-être des animaux », pour éclairer le débat
Le bien-être doit être évalué au niveau de l’animal, reconnu tant par la Commission européenne que par la législation française (Code rural et code civil) comme un être vivant doué de sensibilité.
En revanche, la bientraitance fait référence aux modalités de l’action engagée par les humains pour que les animaux tendent vers un état de bien-être, c’est un potentiel de bien-être qui doit être validé par l’animal. Le concept de bien-être n’est pas cependant mobilisable partout. Ainsi, il est évident que parler de bien-être à l’abattoir est un oxymore. On parle plutôt de protection des animaux au cours du transport et à l’abattoir, avec pour objectif la limitation des stress, douleurs et souffrances.
Pour être effectives, les démarches de progrès dans la bientraitance doivent intégrer toutes les dimensions de la santé et du bien-être, des animaux, des éleveurs et de l’environnement, concept connu désormais sous les termes d’une seule santé (« One health ») et d’un seul bien-être (« One welfare »). Elles peuvent s’appuyer sur des bases scientifiques claires et largement partagées.

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Extrait du site de The Conversation