Type de document : article scientifique publié dans Animal
Auteurs : Emma M. Baxter, Sarah A. Hall, Marianne Farish, Jo Donbavand, Mark Brims, Mhairi Jack, Alistair B. Lawrence, Irene Camerlink
Résumé en français (traduction) : Comportement et performances des porcelets en fonction des caractéristiques de la truie
L’importance des soins maternels dans la production porcine commerciale est largement ignorée. La truie a peu de possibilités d’interagir avec ses porcelets et ces derniers sont souvent soumis à un sevrage précoce ou à un élevage artificiel. Cette étude visait à examiner les aspects de l’apport maternel physiologique et comportemental qui contribuent aux résultats de sa portée. Nous avons émis l’hypothèse qu’une amélioration des soins maternels et des apports nutritionnels aurait un effet positif sur l’immunité, la croissance et le comportement des porcelets. Dix-neuf truies et leurs portées ont été étudiées dans des cases liberté. L’ocytocine et le TNF-α dans le colostrum/lait et le cortisol salivaire ont été prélevés chez les truies tout au long de la lactation. Les truies ont été évaluées en fonction de leur rang de dominance, de leur réaction à la manipulation, de la réaction de protection maternelle, de l’initiation et de la fin de la tétée, de la posture et du contact entre la truie et le porcelet. Les porcelets ont été pesés, l’indice de masse corporelle (IMC) a été mesuré et des échantillons de sang ont été prélevés (immunoglobuline G ; à la naissance). Après le sevrage, ils ont été soumis à un test d’approche de l’humain (TAH) et à un test d’objets nouveaux. Des corrélations ont été recherchées entre les caractéristiques individuelles des truies, les résultats individuels des porcelets, et entre les caractéristiques des truies et les résultats des porcelets en moyenne par portée. Les corrélations significatives entre les facteurs liés à la truie et aux porcelets ont été analysées au niveau de la portée dans des modèles mixtes avec les résultats des porcelets comme variables de réponse et les caractéristiques de la truie comme variables prédictives, tout en tenant compte de la parité de la truie, de la taille de la portée et du lot. Les portées ont pris plus rapidement de poids lorsque la truie présentait des valeurs de cortisol inférieures (P = 0,03), tandis que les truies présentant des niveaux de cortisol inférieurs ont mieux réussi leurs périodes d’allaitement et ont eu davantage de contacts avec les porcelets. Les portées avaient un IMC plus faible au sevrage lorsque la truie avait un pourcentage de matière grasse laitière plus élevé à J3. Les portées des truies les plus dominantes ont mis plus de temps à s’approcher de l’humain dans le TAH, tandis que les portées des truies ayant un taux de cortisol plus élevé à J0 ont mis plus de temps à s’approcher d’un objet nouveau lorsque les corrélations ont été évaluées (r = 0,82, P ≤ 0,001), mais pas lorsque le modèle a pris en compte la parité et la taille de la portée (P = 0,35). Seuls certains des facteurs nutritifs et non nutritifs mesurés chez la truie ont influencé la performance et le comportement de la portée, la parité et la taille de la portée jouant également un rôle. Compte tenu de l’augmentation continue de la taille des portées, mais aussi de l’intérêt pour les enclos de lactation en stabulation libre pour les truies, des recherches supplémentaires sur l’investissement maternel des truies et sur la manière dont il peut être optimisé sont justifiées.
Résumé en anglais (original) : The importance of maternal care in commercial pig production is largely ignored. The sow has little possibility to interact with her piglets, and piglets are often subjected to early weaning or artificial rearing. This study aimed to investigate aspects of physiological and behavioural maternal provisioning that contribute to offspring outcomes. We hypothesised that better maternal care and nutritional provisioning would relate positively to piglet immunity, growth and behaviour. Nineteen sows and their litters were studied in free-farrowing pens. Oxytocin and tumour necrosis factor-α in colostrum/milk and salivary cortisol were sampled from sows throughout lactation. Sows were assessed for dominance rank, response to handling, maternal defensiveness, suckling initiation and termination, posture and sow-piglet contact. Piglets were weighed, measured for body mass index (BMI) and sampled for blood (Immunoglobulin G; at birth). After weaning, they experienced a human approach test (HAT) and novel object test. Correlations were explored between individual sow characteristics, individual piglet outcomes, and between sow characteristics and piglet outcomes averaged by litter. Significant correlations between sow and piglet factors were analysed at the litter level in mixed models with piglet outcomes as response variables and sow characteristics as predictor variables, while accounting for sow parity, litter size and batch. Litters grew faster when their sow had lower cortisol values (P = 0.03), while sows with lower cortisol levels had more successful suckling bouts and engaged in greater amounts of sow-piglet contact. Litters had a lower BMI at weaning when the sow had a higher milk fat percentage at d3. Litters of the most dominant sows took longer to approach the human in the HAT, while litters of sows with higher cortisol at d0 took longer to approach the novel object when assessed on correlations (r = 0.82, P ≤ 0.001) but not when the model accounted for parity and litter size (P = 0.35). Only some of the measured nutritive and non-nutritive sow factors influenced litter performance and behaviour, with parity and litter size also playing a role. Given the continued increase in litter size, but also the interest in loose-housed lactation pens for sows, further research on sows’ maternal investment and how it can be optimised is warranted.
Publication ayant donné lieu à un article dans Pig Progress le 10/03/2023 : Maternal behaviour affects piglet development