Type de document : article scientifique publié dans Natures Sciences Sociétés
Auteur : Jérôme Michalon
Résumé en français (original) : L’objectif de cet article est d’analyser les rapports entre les sciences sociales et la montée en puissance de la cause animale. Retraçant la manière dont l’objet « relations humains-animaux » s’est constitué dans les contextes anglo-américain et français, je défends l’idée que l’évolution générale de ces recherches participe de la montée du zoocentrisme. Plus spécifiquement, j’analyse la manière dont les théories antispécistes et l’éthique animale, très influentes dans le monde anglo-américain, ont été reçues en France. Les critiques formulées à leur encontre par les universitaires en sciences sociales sont particulièrement étudiées. Je montre comment ces critiques contribuent – paradoxalement – à constituer l’éthique animale en point de passage obligé pour toute réflexion académique sur les rapports aux animaux, en lui offrant un nouvel espace éditorial, celui des sciences sociales.
Résumé en anglais (fourni par l’auteur) : This article analyzes the relationship between social sciences and the rise of the ‘animal cause’. Tracing the way in which the object ‘human-animal relation’ has developed in the Anglo-American context (in connection with the Animal Studies community) and French context, I defend the idea that the general evolution of these studies participates in the rise of zoocentrism. More specifically, I analyze the way in which the antispeciesist theory and animal ethics, both highly influential in the Anglo-American world, have been received in France. Particular attention is paid to the criticisms formulated against these theories by academics in the social sciences. I show how these criticisms contribute to making animal ethics an obligatory point of passage for any academic reflection on human-animal relationships and how they participate in expanding the realm of ethics, by giving animal ethics a new editorial space, i.e., that of social sciences.