Type de document : article de Pig333
Auteur : Bjarne K. Pedersen
Extrait : Ces dernières années, de nombreux paramètres de construction ont changé. […] Voici quelques-uns des principaux changements qui affectent la conception des installations d’élevage de porcs.
Bien-être animal
De 2003 à 2013, la législation européenne concernant le logement des truies gestantes a conduit à un développement intensif de nouvelles méthodes de logement. […]Plusieurs pays européens sont allés au-delà des exigences générales de l’UE. Ainsi, dans certains pays d’Europe du Nord, les truies doivent être maintenues en liberté ou en groupe pendant toute la période allant du sevrage à la mise bas suivante, seuls quelques jours de confinement étant autorisés. En outre, l’Allemagne exige déjà que les truies soient libres pendant la lactation dans les nouvelles installations et, dans plusieurs pays, les nouveaux élevages intègrent déjà ce système. L’année dernière, le groupe d’experts sur la santé et le bien-être des animaux de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a publié un rapport sur le bien-être des porcs dans les élevages de l’UE, dans lequel il suggère que les truies soient dorénavant élevées en liberté. Si la Commission européenne suit ces recommandations, on peut s’attendre à de nombreux changements dans la législation future sur le logement et la conduite des porcs.
Logement en groupe en saillie-insémination
L’augmentation de la durée de logement des truies en groupe pour inclure l’ensemble de la période allant du sevrage à la mise-bas a des implications importantes pour la conception des installations et, comme toujours, il est essentiel de veiller à ce que les besoins biologiques soient satisfaits :
– Surveiller la consommation individuelle d’aliments, car elle déterminera la taille de la portée et l’état corporel.
– Prévenir autant que possible les agressions entre les truies afin de réduire le risque d’avortement et de perte de foetus. […]– Concevoir les cases en fonction de la taille du troupeau et, si possible, séparer les cochettes des autres truies.
Truies allaitantes en cases de mise-bas liberté
De nombreuses études ont été réalisées sur les truies en lactation dans des cases de mise-bas liberté, mais il n’y a toujours pas de consensus sur les exigences de conception basées sur ces études. En Allemagne, les législateurs ont imposé diverses exigences qui déterminent désormais la conception des installations également dans d’autres pays comme le Danemark ou les Pays-Bas, qui exportent des millions de porcs vers les élevages d’engraissement allemands. D’autre part, les exigences allemandes sont en constante évolution et les demandes finales ne sont pas claires à l’heure actuelle. […]Une autre contrainte est la demande environnementale de réduction des émissions de méthane et d’ammoniac. Comme la case de mise bas en liberté est plus grande, la surface de la fosse l’est aussi par rapport à une case de mise bas conventionnelle. C’est pourquoi la recherche danoise a étudié comment inclure des sols partiellement caillebotis et différents types de fosses pour réduire les émissions de gaz. Étant donné qu’il faut également fournir des matériaux pour la construction du nid, les systèmes de raclage redeviennent populaires, car ils réduisent considérablement le taux d’émission (jusqu’à 90 %) et gèrent l’excédent de paille.
Génétiques prolifiques
Depuis la fin des années 1990, l’organisation des producteurs de génétique porcine au Danemark a commencé à se concentrer sur l’augmentation de la taille des portées et d’autres entreprises de génétique ont suivi. La production de porcs nés totaux et nés vivants a énormément augmenté depuis lors et aujourd’hui, 18-20 nés vivants est devenu la norme pour les lignées danoises les plus prolifiques, tandis que d’autres en sont encore à 12-13. Cette évolution doit être prise en compte dans la stratégie de l’élevage. Si l’objectif est la production d’un certain nombre de porcs, il faut tenir compte du fait que si une lignée prolifique produit plus de 10 porcelets sevrés par truie et par an par rapport à une génétique moins prolifique, il faudra environ 30 % de truies en moins et les besoins alimentaires des mères seront comparativement plus faibles. Si l’objectif est un nombre déterminé de truies, les installations de mise bas, de sevrage et d’engraissement doivent être conçues en fonction de la production attendue. Si l’on considère uniquement l’unité de truies, la conception pour une génétique très prolifique nécessite davantage de cases de mise bas, généralement jusqu’à 20 % de plus que ce qui est nécessaire pour le seul lot de truies. Comme les truies peuvent généralement élever jusqu’à 14 porcelets, les porcelets excédentaires doivent être placés avec des truies nourrices qui sont amenées d’une salle de mise bas où elles ont mis bas une semaine plus tôt. En outre, de l’espace est nécessaire pour les porcelets sevrés par les truies nourrices. Par conséquent, dans une exploitation où il n’y a que des truies sans sevrage, il est nécessaire d’inclure une zone de transition pour ces porcelets. Normalement, trois zones sont nécessaires et la conception doit prévoir un environnement chaud et confortable, car les porcelets issus des truies nourrices sont généralement très jeunes et petits. Par conséquent, la gestion d’une génétique très prolifique exige également un personnel hautement qualifié, qui doit être considéré comme faisant partie de la stratégie globale de l’élevage.