Type de document : actualité d’Eurogroup for animals
Auteur : Eurogroup for Animals
Extrait en français (traduction) : Ne précipitons pas l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur
Avec la récente élection de Javier Milei à la présidence de l’Argentine, un libertaire d’extrême droite qui a nié le changement climatique induit par l’homme, la Commission européenne accélère à nouveau les négociations pour conclure enfin l’accord commercial UE-Mercosur sous la présidence brésilienne du Mercosur, avant que Javier Milei ne prenne ses fonctions le 10 décembre. L’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) ont conclu un accord de libre-échange (ALE) en 2019 qui est dans l’impasse depuis lors. À la suite d’une réaction massive des organisations de la société civile, le Parlement européen a déclaré qu’il ne ratifierait pas l’accord « en l’état ». Certains États membres ont suivi le mouvement et se sont publiquement opposés à l’accord de libre-échange, réclamant des modifications importantes telles que l’imposition de normes de production équivalentes à celles de l’UE, y compris en matière de bien-être animal, pour les produits importés. Pour sortir de l’impasse, la Commission européenne et les pays du Mercosur ont négocié un « instrument commun », censé résoudre les problèmes de durabilité créés par l’accord de libre-échange. Toutefois, l’instrument conjoint proposé ne semble pas ajouter de nouvelles obligations, se contentant de détailler le langage déjà inclus dans l’accord. Il n’y a pas d’engagement à s’attaquer aux problèmes environnementaux ni de mesures exécutoires supplémentaires. Eurogroup for Animals rappelle qu’il existe des problèmes intrinsèques à l’accord qui devraient être résolus avant que l’accord ne soit ratifié et mis en œuvre. Même avec l’instrument commun, l’accord renforcerait encore l’intensification de l’élevage, en particulier la production de viande bovine et de volaille, rendant les investissements dans ces secteurs plus lucratifs et augmentant les risques de déforestation et de violation des droits de l’homme en raison de la demande de l’UE pour des produits de base tels que le soja, la viande bovine et la volaille. La législation européenne existante ne peut empêcher ces conséquences. La révision tant attendue de la législation sur le bien-être animal pourrait encourager les méthodes de production durables dans les pays du Mercosur, car elle devrait s’appliquer aux produits importés. Malheureusement, la législation proposée n’a pas encore été présentée par la Commission européenne. En outre, le règlement sur la déforestation importée, qui constitue un pas dans la bonne direction, ne suffira pas à compenser les conséquences négatives de l’accord, car il ne tient pas compte des écosystèmes (Cerrado, Pantanal, Gran Chaco, par exemple) qui sont actuellement détruits à un niveau record par l’élevage, y compris la production de soja destiné à l’alimentation animale.
Extrait en anglais (original) : With the recent election of Javier Milei as President of Argentina, a far-right libertarian who has denied human-induced climate change, the European Commission is again accelerating the negotiations to finally conclude the EU-Mercosur trade agreement under the Brazilian presidency of Mercosur, before Javier Milei takes office on 10 December.The EU and Mercosur countries (Argentina, Brazil, Paraguay and Uruguay) concluded a free trade agreement (FTA) in 2019 that has been in a stalemate since then. Following massive pushback from civil society organisations, the European Parliament stated that it would not ratify the agreement “as it stands”. Some Member States followed suit and publicly opposed the FTA, calling for significant amendments such as requiring EU-equivalent production standards, including on animal welfare, for imported products. To unlock the stalemate, the European Commission and Mercosur countries have been negotiating a “joint instrument”, which was purported to address the sustainability issues created by the FTA. However, the proposed joint instrument appears to fail to add new obligations, only offering further detail to the language already included in the agreement. There is neither commitment to tackle environmental concerns nor any additional enforceable measures. Eurogroup for Animals recalls that there are intrinsic issues with the agreement that would need fixing before the deal is ratified and implemented. Even with the joint instrument, the agreement would still reinforce the intensification of animal farming, in particular beef and poultry production, rendering investments in these sectors more lucrative and increasing the risks of deforestation and human rights abuses due to the EU’s demand for commodities such as soya, beef and poultry. Existing EU legislation cannot prevent these consequences. The long awaited revision of the animal welfare legislation could incentivise sustainable methods of production in Mercosur countries as it should apply to imported products. Regrettably, the proposed legislation has not yet been put forward by the European Commission. Furthermore, the regulation on imported deforestation, which is a step in the right direction, will not be enough to offset the negative consequences of the deal as it leaves out ecosystems (e.g. Cerrado, Pantanal, Gran Chaco) that are currently being destroyed at record levels by animal agriculture, including the production of soy for animal feed.