Type de document : article scientifique publié dans le Journal of Animal Science and Biotechnology
Auteurs : Marta Gariglio, Sihem Dabbou, Manuela Renna, Ilaria Biasato, Sara Bellezza Oddon, Marco Meneguz, Raul Daniel Miazzo, Stefania Bergagna, Elena Colombino, Elisabetta Macchi, Achille Schiavone
Résumé en français (traduction) : La fourniture de larves vivantes de mouches soldat noires et de vers de farine jaunes améliore-t-elle le bien-être des canards de Barbarie ?
Contexte : L’enrichissement de l’environnement des canards de Barbarie pourrait réduire l’expression de comportements agressifs. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets de l’apport de larves vivantes de mouches soldat noires (BSF) et de vers de farine jaunes (YM) sur les performances des canards de Barbarie, les métabolites de corticostérone excrétés (MCE), le comportement et les paramètres sanguins.
Méthodes : Un total de 126 canards de Barbarie femelles âgés de 3 jours a été réparti dans 18 enclos (6 réplicats/traitement, 7 oiseaux/enclos) et assignés à 3 traitements expérimentaux : un groupe témoin nourri avec des aliments commerciaux, et deux traitements expérimentaux nourris avec des aliments commerciaux plus 5 % (sur la base de l’apport alimentaire journalier prévu, tel que nourri) de larves vivantes de BSF et de YM (groupes BSF et YM, respectivement). Un programme d’alimentation en deux phases a été appliqué : démarrage (de 3 à 31 jours d’âge) et croissance-finition (de 32 à 55 jours d’âge). Le poids vif, le gain moyen quotidien, la consommation moyenne quotidienne d’aliments et l’indice de conversion alimentaire ont été calculés. Les temps de consommation des larves ont été collectés et des enregistrements vidéo ont été réalisés pendant 3 périodes (P) chaque jour : l’heure avant (P1), pendant (P2) et après (P3) l’administration des larves. Les MCE ont été évalués à 3, 31 et 55 jours. Enfin, le nombre total de globules rouges et blancs, les protéines sériques, les lipides et les enzymes sériques des fonctions hépatiques et rénales ont été évalués sur 12 oiseaux/traitement.
Résultats : Le traitement expérimental n’a pas affecté les performances de croissance des oiseaux (P ⩾ 0,05). Les temps de consommation des larves étaient toujours similaires entre les deux espèces d’insectes, sauf entre 14 et 18 jours d’âge, où les larves BSF étaient consommées plus rapidement que les larves YM (P ⩽ 0.001). Les oiseaux ont montré moins d’activité de marche au cours de la période P2, et le comportement de préhension a augmenté chez les oiseaux YM au cours de la période P3. Les oiseaux témoins ont augmenté leur comportement d’attaque au fil des semaines (P ⩽ 0.05). Au cours des semaines 1 à 3, le groupe YM a réduit la fréquence des attaques (P1 ⩾ P3 ; P ⩽ 0,05). Enfin, l’apport de BSF et de larves YM vivantes a significativement réduit les MCE à 55 jours d’âge et le ratio hétérophiles/lymphocytes (P ⩽0,05).
Conclusions : La supplémentation en larves vivantes de BSF et de YM chez le canard de Barbarie améliore le bien-être des canards, sans nuire à leurs performances de croissance.
Résumé en anglais (original) : Background: The provision of environmental enrichments to Muscovy ducks could reduce the expression of the aggressive behaviors. The aim of the present study was to evaluate the effects of black soldier fly (BSF) and yellow mealworm (YM) live larva provision on Muscovy duck performance, excreta corticosterone metabolites (ECM), behavior, and blood parameters.
Methods: A total of 126 3-day-old female Muscovy ducklings were allotted to 18 pens (6 replicates/treatment, 7 birds/pen) and assigned to 3 experimental treatments: a control group fed commercial feed, and two experimental treatments fed commercial feed plus the 5% (based on the expected daily feed intake, as fed basis) of BSF and YM live larvae (BSF and YM groups, respectively). A two-phase feeding program was applied: starter (from 3 to 31 days of age) and grower-finisher (from 32 to 55 days of age). The live weight, average daily gain, average daily feed intake, and feed conversion ratio were calculated. Larva consumption times were collected, and video recordings were performed during 3 periods (P) each day: the hour before (P1), during (P2), and after (P3) the larva administration. ECM were evaluated at 3, 31, and 55-day-old. Finally, the total red and white blood cell counts, serum proteins, lipids, and liver and renal function serum enzymes were evaluated on 12 birds/treatment.
Results: The experimental treatment did not affect the growth performance of the birds (P ⩾ 0.05).
Larva consumption times were always similar between the two insect species, except at 14–18 days of age, were BSF larvae were consumed faster than YM larvae (P ⩽ 0.001). The birds showed less walking activity during P2, and preening behavior increased in YM birds during P3. The C birds increased the attack behavior over the weeks (P ⩽ 0.05). During weeks 1–3 the YM group reduced the attack frequency (P1 ⩾ P3; P ⩽ 0.05). Finally, the provision of live BSF and YM larvae significantly reduced the ECM at 55 days of age and the heterophil to lymphocyte ratio (P ⩽0.05).
Conclusions: Live BSF and YM larva supplementation in Muscovy duck improves duck welfare, without impairing birds’ growth performance.