Type de document : article scientifique disponible en ligne avant publication dans Applied Animal Behaviour Science
Auteurs : Miina Lõoke, Paolo Mongillo, Martina Bortolotti, Simona Normando, Lieta Marinelli
Résumé en français (traduction) : Caractérisation du comportement social d’un groupe d’ânes domestiques (Equus asinus)
Bien que les ânes domestiques soient de plus en plus populaires, la littérature scientifique sur leur comportement est encore limitée. Cette étude porte sur le comportement social d’un groupe de 13 ânes (10 femelles, 3 hongres, âgés de 3 à 13 ans) placés dans un centre d’intervention assistée par l’animal dans le nord de l’Italie. Notre premier objectif était d’évaluer la distribution des comportements sociaux intraspécifiques des ânes pendant la journée et le second objectif était de caractériser les interactions sociales affiliatives et agonistiques pendant les périodes d’activité maximale. Les comportements sociaux ont été exprimés davantage entre 8 et 9 heures du matin que le reste de la journée, reflétant principalement l’expression de comportements affiliatifs. Ces derniers consistaient principalement en de la proximité (55,0 % de tous les comportements affiliatifs) et du suivi (29,2 %). Dans la plupart des cas, le comportement affiliatif s’est exprimé au sein de dyades préférentielles, composées soit d’une mère et de son petit, soit de deux ânes adultes. Cela confirme l’idée que les relations dyadiques sont une caractéristique prédominante de l’organisation sociale de l’espèce. Cependant, les interactions dyadiques n’ont pas été observées chez les pré-adultes les plus âgés, ce qui suggère que les préférences sociales subissent un changement au moment où les ânes atteignent leur pleine croissance. Les comportements agonistiques sont beaucoup moins fréquents que les comportements affiliatifs. Le comportement agonistique le plus exprimé était la menace (51%), suivi du déplacement et de la morsure (18,5% chacun). Ils ont été moins exprimés par les ânes qui faisaient partie d’une paire affiliative, ce qui suggère que l’expression limitée du comportement agonistique est associée à un changement réel des préférences sociales, et non à une simple conséquence de la diminution des occasions de conflit pour les ressources. Bien que l’étude ait des limites, les résultats donnent un aperçu du comportement social des ânes domestiques qui pourrait représenter un point de départ pour d’autres recherches ainsi que des informations pertinentes pour l’élevage des ânes.
Résumé en anglais (original) : Although the popularity of domestic donkeys is increasing, the scientific literature on their behavior is still limited. This study investigated the social behavior of a group of 13 donkeys (10 females, 3 geldings, aged 3-13 years) stabled in an Animal Assisted Interventions facility in the North of Italy. Our first aim was to assess the distribution of donkeys’ intraspecific social behaviors during daytime and the second aim was to characterize affiliative and agonistic social interactions during peak activity times. Social behaviors were expressed more between 8 and 9 AM than the rest of daytime, mainly reflecting the expression of affiliative behavior. The latter consisted mostly of proximity (55.0% of all affiliative) and following (29.2%). In most cases affiliative behavior was expressed within preferential dyads, composed of either a mother and her offspring or two adult donkeys. This supports the idea that dyadic relationships are a predominant feature of the social organization of the species. However, dyadic interactions were not observed in the oldest sub-adults, suggesting that social preferences undergo a change around the time donkeys reach full growth. Agonistic behaviors were much less common than affiliative ones. The most expressed agonistic behavior was threat (51%), followed by displacement and bite (both 18.5%). They were less expressed by donkeys who were part of an affiliative pair, suggesting that limited expression of agonistic behavior is associated with an actual change in social preferences, not a mere consequence of fewer occasions of conflict over resources. While the study has limitations, the results provide insight into the social behavior of domestic donkeys which could represent a starting point for further research as well as relevant information for donkeys farming.