Type de document : revue scientifique publiée dans Animal
Auteurs : Daniel M. Weary, Marina A.G. von Keyserlingk
Résumé en français (traduction) : Revue : L’utilisation du bien-être animal pour encadrer le débat sur la technologie dans les exploitations laitières
L’utilisation des technologies dans les exploitations laitières s’est considérablement accrue au cours des cinquante dernières années. La manière dont les scientifiques décrivent les avantages et les risques potentiels des technologies est susceptible d’influencer l’acceptation de leur utilisation dans les exploitations. L’objectif de notre étude était d’identifier les articles décrivant un lien entre les technologies utilisées dans les exploitations laitières et le bien-être du bétail laitier. Notre revue systématique a identifié 380 articles, dont 28 répondaient à nos critères d’inclusion et ont été utilisés pour décrire les technologies examinées, les mesures liées au bien-être utilisées et la manière dont les auteurs ont présenté les avantages et les risques liés au bien-être des technologies. La grande majorité des articles (27 sur 28) utilisaient des cadres positifs, examinant comment la technologie pouvait améliorer le bien-être. Certains auteurs ont soigneusement articulé la logique reliant des mesures spécifiques à des résultats spécifiques en matière de bien-être (comme l’utilisation de données d’accéléromètre pour tirer des conclusions sur les changements dans les temps de repos), mais d’autres ont tiré des conclusions plus générales (sur la santé et le bien-être) qui n’étaient pas (et ne pouvaient peut-être pas) être évaluées. Nous concluons qu’une grande partie du cadrage axé sur le bien-être animal est biaisé en faveur des avantages en termes de bien-être, et que les travaux futurs devraient s’efforcer d’aborder à la fois les avantages et les inconvénients potentiels ; une couverture plus équilibrée pourrait mieux éclairer les solutions aux problèmes rencontrés par les personnes et les animaux affectés par la technologie. Le bien-être est un concept complexe et multiforme, et il est peu probable qu’une technologie unique (ou même une combinaison de technologies) puisse rendre compte de cette complexité. Nous encourageons donc les auteurs à limiter leurs affirmations à des mesures spécifiques du bien-être qui peuvent être évaluées de manière indépendante et donc validées. Les affirmations plus générales sur le bien-être doivent être traitées avec scepticisme.
Résumé en anglais (original) : The use of technology on dairy farms has increased dramatically over the last half-century. The ways that scientists describe the potential benefits and risk of technology are likely to affect if it is accepted for use on farms. The aim of our study was to identify papers that describe a linkage between technologies used on dairy farms and the welfare of dairy cattle. Our systematic review identified 380 papers, of which 28 met our inclusion criteria and were used to describe the technologies examined, the welfare-relevant measures used, and the ways in which authors framed welfare benefits and risks associated with the technologies. The large majority (27 of 28 papers) used positive frames, considering how the technology could improve welfare. Some authors carefully articulated the logic linking the specific measures to specific welfare-related outcomes (such as the use of accelerometer data to draw inferences about changes in lying times), but others made more general inferences (about health and welfare) that were not (and perhaps could not) be assessed. We conclude that much of the framing focused on animal welfare is biased toward welfare benefits and that future work should strive to address both potential benefits and harms; more balanced coverage may better inform solutions to the problems encountered by the people and animals affected by the technology. Welfare is a complex and multifaced concept, and it is unlikely that any one technology (or perhaps even a combination of technologies) can adequately capture this complexity. Thus, we encourage authors to restrict their claims to specific, welfare-relevant measures that can be assessed independently and thus validated. More general claims about welfare should be treated with skepticism.