Type de document : article scientifique publié dans Frontiers in Animal Science
Auteurs : Verkuijl Cleo, Smit Jessie, Green Jonathan M. H., Nordquist Rebecca E., Sebo Jeff, Hayek Matthew N., Hötzel Maria José
Résumé en français (traduction) : Changement climatique, santé publique et bien-être animal : vers une approche « One Health » pour réduire l’empreinte climatique de l’élevage
L’élevage contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial – on estime qu’elle représente 12 à 20 % des émissions anthropiques totales. Cette situation a conduit les acteurs gouvernementaux et privés à proposer divers moyens d’atténuer ces effets sur le climat. Le présent document aborde la question sous l’angle de l’initiative « Une seule santé », en faisant valoir que le choix des solutions doit non seulement tenir compte de la possibilité de réduire les émissions de GES – ce qui n’est pas toujours évident – mais aussi des implications pour la santé publique et le bien-être des animaux. Dans cette perspective, nous examinons les impacts potentiels sur la santé publique et le bien-être animal de trois types de stratégies souvent proposées : (1) les méthodes d' »intensification durable », qui visent à maintenir ou à augmenter la production tout en limitant les émissions et en évitant de convertir davantage de terres ; (2) les approches de « changement d’espèce », qui se concentrent sur la modification des régimes alimentaires pour consommer de la viande d’animaux produits avec des émissions de GES plus faibles au lieu de celle d’animaux associés à des émissions plus élevées ; et (3) les approches de « changement alimentaire systémique » qui encouragent les changements vers des aliments à base de plantes entières ou vers de nouvelles alternatives aux produits animaux conventionnels. Nous examinons comment certaines approches – en particulier celles associées à l’intensification durable et au changement d’espèce – pourraient introduire des risques nouveaux et importants pour la santé publique et le bien-être des animaux. La promotion d’un changement alimentaire systémique aide à surmonter certains de ces défis, mais nécessite une attention particulière à l’équité afin de garantir que les populations vulnérables aient toujours accès aux nutriments dont elles ont besoin. Nous terminons par des recommandations en faveur d’une approche plus globale de la réduction des émissions provenant des animaux d’élevage, qui permettrait d’éviter les compromis et d’accroître les synergies avec d’autres objectifs sociétaux.
Résumé en anglais (original) : Animal agriculture contributes significantly to global greenhouse gas (GHG) emissions—an estimated 12%-20% of total anthropogenic emissions. This has led both governmental and private actors to propose various ways to mitigate those climate impacts. This paper applies a One Health lens to the issue, arguing that the choice of solutions should not only consider the potential to reduce GHG emissions—which is not always a given—but also the implications for public health and animal welfare. With this perspective, we examine the potential public health and animal welfare impacts of three types of strategies that are often proposed: (1) “sustainable intensification” methods, aimed at maintaining or increasing production while limiting emissions and avoiding further land conversion; (2) “species shift” approaches, which focus on changing diets to consume meat from animals produced with lower GHG emissions instead of that of animals associated with higher emissions; and (3) “systemic dietary change” approaches that promote shifts towards whole plant-based foods or novel alternatives to conventional animal products. We discuss how some approaches—particularly those associated with sustainable intensification and species shift—could introduce new and significant risks to public health and animal welfare. Promoting systemic dietary change helps to overcome some of these challenges, but requires careful attention to equity to ensure that vulnerable populations still have access to the nutrients they need. We end with recommendations for a more holistic approach to reducing emissions from farmed animals that can help avoid trade-offs and increase synergies with other societal goals.