Type de document : annonce publiée sur le site de la Commission européenne
Auteur : Tom Smulders
Extrait en français (traduction) : Variations de la réactivité au stress chez les poules : adapter les oiseaux à leur environnement – Projet CHICKENSTRESS – Résultats en bref
Les connaissances sur le cerveau pourraient contribuer à réduire le stress chez les poules
De nouvelles connaissances sur la façon dont les poules ressentent le stress et sur les raisons de ce stress pourraient permettre d’élever des poules plus résistantes et de mieux concevoir les systèmes d’élevage. La suppression de l’élevage des poules dans des espaces fermés a donné naissance à toute une série de nouveaux types de logements. (…) Si ces systèmes de logement représentent une nette amélioration par rapport aux cages en batterie traditionnelles – interdites dans l’Union européenne depuis 2012 -, l’identification des environnements les plus adaptés aux poules reste un défi. « Nous ne savons toujours pas quels sont les environnements les moins stressants pour les oiseaux », note Tom Smulders, coordinateur du projet CHICKENSTRESS à l’université de Newcastle, au Royaume-Uni. De plus, les poules se rassemblent naturellement en petits groupes. Il est donc possible que les oiseaux trouvent instinctivement stressants les grands systèmes d’élevage. Cependant, il s’est avéré difficile de le démontrer de manière concluante.
Identifier les causes du stress et les réponses à celui-ci
Le projet CHICKENSTRESS (début : 1er mai 2019 – Fin : 30 avril 2023, ndlr), entrepris avec le soutien du programme d’actions Marie Skłodowska-Curie, a cherché à identifier les moyens possibles de réduire le stress dans les nouveaux systèmes d’élevage. Pour ce faire, le projet a combiné des questions relatives au bien-être des animaux – les causes du stress par exemple – avec des approches plus neurobiologiques. « Nous ignorons encore beaucoup de choses sur la manière dont le cerveau des oiseaux régule les réactions au stress, explique M. Smulders. L’élevage des poussins à un stade précoce et la génétique pourraient également avoir une influence sur la résistance au stress. (…) Nous savons que le stress chronique peut réduire le nombre de certaines cellules dans l’hippocampe. Les chercheurs ont donc compté ces cellules pour voir comment leurs manipulations affectaient l’expérience du stress chez les oiseaux. »
Développement du cerveau et niveau de stress
Bien que certains chercheurs n’aient pas encore finalisé leurs travaux, des résultats intéressants ont été obtenus. L’une d’entre elles est que l’apport de lumière dans les installations d’incubation et d’éclosion – qui ont tendance à être constamment dans l’obscurité – pourrait avoir un impact positif sur le développement du cerveau aux premiers stades de la vie. Un autre projet visait à encourager la navigation des animaux dans les systèmes d’hébergement à plusieurs niveaux. Des lumières LED mobiles ont été installées sur des rampes, ce qui a encouragé les jeunes poussins curieux à les suivre. Une entreprise spécialisée dans la construction de bâtiments d’élevage de volailles étudie actuellement les possibilités d’intégrer ce type de système dans ses propres installations. « Un autre chercheur a découvert que plus une cage est enrichie d’objets avec lesquels les oiseaux peuvent interagir, plus leur taux d’hormones de stress diminue », explique M. Smulders.
Intégrer les neurosciences à d’autres disciplines
Ces résultats sont très préliminaires, mais M. Smulders estime que l’intégration unique des neurosciences avec des sciences plus appliquées et l’industrie, réalisée dans le cadre du projet, porte ses fruits. (…)
Lien vers les publications du projet
Extrait en anglais (original) : Brain insights could help reduce stress in hens
New insights into how and why hens feel stress could lead to the breeding of more resilient chickens and better designed housing systems. The move away from holding hens in tightly enclosed spaces has resulted in a range of new housing designs. (…) While these housing systems are a definite improvement on traditional battery cages – banned in the EU since 2012 – identifying the environments most suitable for hens remains challenging. “We still don’t really know what environments birds find least stressful,” notes CHICKENSTRESS project coordinator Tom Smulders from Newcastle University in the United Kingdom. Hens also naturally congregate in small groups. It is possible therefore that the birds might instinctively find big housing systems stressful. Demonstrating this conclusively however has proven difficult.
Identifying causes of and responses to stress
The CHICKENSTRESS project (Start date 1 May 2019 – End date 30 April 2023, ndlr), undertaken with the support of the Marie Skłodowska-Curie Actions programme, sought to identify possible ways of reducing stress in new housing systems. To achieve this, the project combined questions concerning animal welfare – what causes stress for example – with more neurobiological approaches. “When it comes to how bird brains regulate stress responses, there is a lot we still don’t know, explains Smulders. Early-stage chick rearing and genetics could also have an influence on stress resilience. (…) We know that chronic stress can reduce the numbers of certain cells in the hippocampus. So researchers counted these cells, to see how their manipulations were affecting the experience of stress in the birds.”
Brain development and stress levels
While some researchers are still to finalise their work, some interesting findings have been made. One suggestion is that letting some light into incubation and hatching facilities – which tend to be constantly dark – could have a positive impact on early-stage brain development. Another project looked at encouraging animal navigation in multilevel housing systems. Moving LED lights were installed on ramps, which encouraged curious young chicks to follow them. A company that builds poultry housing is looking at ways of incorporating this into their systems. “Another researcher found that the more a cage is enriched with items that birds can interact with, the more their stress hormone levels were lowered,” says Smulders.
Integrating neuroscience with other disciplines
These results are very preliminary, but Smulders believes that the project’s unique integration of neuroscience with more applied science and industry is bearing fruit. (…)