Type de document : article publié dans Le Point Vétérinaire.fr le 26/06/2024
Auteur : Tanit Halfon
Extrait : L’interprofession des œufs (CNPO) vient de dévoiler son nouveau plan de filière pour 2030. Son crédo : consolider sa place favorable dans le marché, en renforçant les orientations déjà prises de durabilité des systèmes d’élevage. En effet, comme il est rappelé, l’œuf a la « cote auprès des consommateurs » : les achats des œufs par les ménages progressent, de +3% en volume pour 2023 par rapport à 2022, « tirés par la hausse des achats d’œufs de poules élevées au sol (+22,4%) et de plein air (+13,2% hors Label Rouge) ». La tendance se confirmant pour le début de l’année 2024. De plus, une enquête menée en 2023 a révélé que plus de 7 français sur 10, soit 71% des interrogés, considéraient l’œuf comme un produit anti-crise ; et 87% considéraient qu’il constituait une alternative bon marché pour consommer des protéines animales. En 2023, avec 14,9 milliards d’œufs produits, la France a regagné sa première place de producteur d’œufs en Europe (suivie de près par l’Espagne et l’Allemagne). Dans ce contexte, caractérisé aussi par la concurrence potentielle des importations à bas coût, l’interprofession a décidé d’avancer « en se fixant collectivement de nouveaux objectifs volontaires afin d’assurer la souveraineté alimentaire du pays avec des produits de qualité, adaptés aux attentes des marchés, produits dans le respect du bien-être animal et de l’environnement et capables d’assurer un revenu suffisant à tous les niveaux de la filière ».
Vers la fin des élevages de production en cages : Le plan est construit en quatre axes. Parmi les points clés, il y a la volonté de créer 300 poulaillers d’ici 2030 « pour suivre le rythme de la hausse de la consommation française ». Est fixé aussi un objectif d’élever 90% des poules pondeuses dans des systèmes alternatifs (hors cages) d’ici 2030, que ce soit avec l’élevage au sol, le plein air ou le bio. Parmi les autres points très concrets, on trouve aussi l’objectif d’avoir 40% des éleveurs qui ont réalisé une premier évaluation environnementale de leurs fermes avec l’outil CAP2ER : d’avoir 50% des éleveurs qui utilisent EBENE, l’application d’autodiagnostic pour le bien-être animal ; ou encore d’installer des panneaux photovoltaïques sur 20% du parc, ce qui ferait que la filière poules pondeuses « pourrait contribuer à hauteur de 10% à l’objectif global des 20 000 ha de parcs photovoltaïques promis par la France lors de la COP 21 ». Entre autres mesures : la filière voudrait déployer la vaccination contre les salmonelles avec un accompagnement de l’Etat, et mettre en place un observatoire sur l’usage des antibiotiques « pour objectiver le maintien de leur faible usage ». Et aussi renforcer la traçabilité avec l’extension de la démarche « Œufs de France » au niveau des entreprises agroalimentaires.
Lien vers le Plan de filière du CNPO
