Type de document : article publié dans Le Monde (édition abonnés)
Auteurs : Virginie Malingre et Philippe Jacqué
Extrait : La présidente sortante a été élue avec 401 voix. Si elle a bénéficié du soutien des Verts européens (à l’exception des Français), elle a dû faire face à des défections dans son camp du Parti populaire européen, notamment des Français de LR.
Peu adepte des effusions, Ursula von der Leyen n’a pas caché sa joie à l’issue du vote au Parlement européen qui l’a investie pour un nouveau mandat à la présidence de la Commission, jeudi 18 juillet. « C’est bien mieux que la dernière fois », s’est-elle exclamée, en riant. En 2019, lorsqu’elle s’était présentée devant les eurodéputés, elle n’avait été confirmée qu’avec neuf voix d’avance. Cette fois, 401 élus (284 contre, 15 abstentions) ont voté pour l’ex-ministre d’Angela Merkel, dont les chefs d’Etat et de gouvernement européens avaient proposé la reconduction, le 27 juin. Soit 41 de plus que les 360 votes nécessaires.
Ces dernières semaines, la dirigeante de 65 ans n’a pas ménagé ses efforts pour convaincre chaque eurodéputé qui pouvait l’être de voter pour elle. Compte tenu du résultat des élections européennes du 9 juin, qui ont vu l’extrême droite monter quand les Verts et les libéraux de Renew reculaient, rien n’était gagné et l’Allemande, devenue l’incarnation d’une Europe verte et normative, le savait.
Ursula von der Leyen a mené d’intenses négociations avec les groupes politiques qui forment la majorité sur laquelle elle s’appuiera pour faire adopter ses projets législatifs à Strasbourg : les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et Renew. Mais des défections étaient prévisibles, y compris dans son camp du PPE, où les Français des Républicains (LR), notamment, avaient annoncé qu’ils ne voteraient pas pour elle.
De fait, sans les quelque 45 Verts qui ont soutenu sa candidature, elle n’aurait pas été élue. Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, qu’elle avait largement ménagée ces derniers mois, ne lui a, en revanche, pas apporté ses voix. « Meloni va avoir du mal, maintenant, à faire valoir ses intérêts à Bruxelles. Elle s’isole », juge un diplomate européen. (La suite de l’article est réservée aux abonnés)
Lien vers le document de présentation des orientations politiques 2024-2029 d’Ursula von der Leyen (en anglais)