Mot-clé : Milieu de vie

Le rapport porte sur l’abreuvement des porcs en se focalisant sur ceux qui disposent d’un système d’alimentation par soupe et en prenant en compte les différents stades d’élevage (porcelets en post sevrage et à l’engraissement, truies en gestation et allaitantes, etc) . Les experts ont souligné l’importance de la question économique au regard de l’abreuvement des porcs en élevage, mais cette analyse économique se situait hors du champ de l’expertise. L’expertise s’est intéressée à la production du lisier en élevage de porcs en lien avec les systèmes d’abreuvement mais sans analyser le versant environnemental de sa gestion. La fourniture d’eau en quantités suffisantes est indispensable au maintien de l’homéostasie et à la survie de l’individu. Seul l’accès permanent à de l’eau potable permet d’assurer à tout instant les besoins physiologiques des porcs de façon flexible et individualisée. Il permet en outre à l’animal de faire face à des situations à risque, par exemple, lorsqu’il fait chaud ou lorsqu’il est atteint de troubles (maladie, intoxication, comportement, …). Par ailleurs, un accès permanent à l’eau peut contribuer à un état de rassasiement lorsque l’animal est soumis à un rationnement alimentaire. Un accès permanent à l’eau, assorti de contrôles réguliers des quantités prélevées peut constituer un signe d’alerte et de prévention de l’apparition des problèmes de santé et de bien-être. En cas d’alimentation liquide sans présence d’abreuvoir complémentaire, la plus grande partie des besoins hydriques est couverte pour la plupart des animaux. Cependant, ce type d’alimentation ne permet pas un accès permanent à l’eau et donc ne permet pas aux animaux de boire systématiquement dès qu’ils ont soif. Des apports d’eau dans l’auge peuvent être prévus mais ils doivent garantir la présence permanente d’eau potable. Pour garantir un abreuvement suffisant avec des abreuvoirs, il est nécessaire de s’assurer de leur conception, leur positionnement et leur fonctionnement garantissant un accès optimal quel que soit le stade physiologique des animaux. En l’absence de matériaux manipulables dans les cases , l’abreuvoir peut être la cible de comportements redirigés, liés à une frustration du comportement d’investigation (cf. avis de l’Anses 2013-SA-018020). Une telle utilisation détourne la fonction de l’abreuvoir en tant que système d’abreuvement et peut aboutir à un accès restreint à l’eau pour certains porcs malgré un approvisionnement permanent. L ’introduction d’abreuvoirs dans les systèmes d’alimentation en soupe risque de conduire à l’augmentation des quantités d’eau dans les lisiers produits. Cependant, des solutions existent pour y remédier: réduction du taux de dilution de la soupe quand cela est techniquement possible dans l’élevage (réduction du «gaspillage» avec l’optimisation de la conception et du débit des abreuvoirs, couverture des fosses à lisier, par exemple. Aussi les experts recommandent de promouvoir l’acquisition de références techniques (débits d’eau, nombre de porcs par abreuvoir…) sur l’abreuvement complémentaire. En parallèle, un programme de sensibilisation des éleveurs mériterait d’être développé sur l’intérêt de l’abreuvement au regard de la santé et du bien-être des animaux. Ce programme devrait être assorti de préconisations techniques et de mesures d’accompagnement pour faciliter la mise en place des systèmes d’abreuvement.